Exposition « Champs d’amour »: « Nous voulions montrer que l’homosexualité au cinéma, ça ne se limite pas à La cage aux folles »

Exposition « Champs d’amour »: « Nous voulions montrer que l’homosexualité au cinéma, ça ne se limite pas à La cage aux folles »

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« Une expo comme ça n’a jamais été faite ailleurs. C’est une première! », se réjouit Christophe Girard, adjoint à la culture à la mairie de Paris. Jusqu’au 28 septembre à l’Hôtel de ville de Paris, l’exposition Champs d’amour retrace cent ans de cinéma LGBT, de Autre que les autres (1919) à Portrait d’une jeune fille en feu (2019), en passant par, au hasard La Rumeur, Torch Song Trilogy ou 120 battements par minute.

Et c’est peu dire que la mairie, en partenariat avec la Cinémathèque Française, a fait les choses en grand: 95 extraits de films, 450 affiches ou objets liés à des films traitant de près ou de loin les thématiques LGBT, une scénographie intelligente et ambitieuse, le tout sous la direction de plusieurs co-commissaires, tou.te.s spécialistes du cinéma LGBT: Alain Burosse, Didier Roth-Bettoni, Laurent Bocahut, Michèle Collery, Jean-Baptiste Erecca. Un défi relevé dans un délai incroyablement court: « J’ai donné le feu vert en octobre dernier », indique Christophe Girard.

L’exposition se divise en plusieurs salles, une grande allée où s’opposent d’un côté une frise historique sur le cinéma et une frise consacrée aux combats militants, une salle dédiée à la censure (photo ci-dessous), une autre à l’érotisme (interdite aux moins de 16 ans) où l’on peut voir des extraits de films à travers des glory-holes, ou encore une autre consacrée aux films très populaires (comme La cage aux folles ou 8 femmes).

D’un film unique à un foisonnement d’oeuvres

« Nous voulions montrer que l’homosexualité au cinéma, ça ne se limite pas à La cage aux folles et qu’il y a une variété infinie d’histoires qui nous raconte, explique Didier Roth-Bettoni, co-commissaire de l’exposition. Nous souhaitions profiter de ce double anniversaire, 1919, le premier film LGBT, 1969, Stonewall, pour dire que le cinéma et l’histoire de l’homosexualité, c’est lié. On part d’un film unique à un foisonnement d’oeuvres, qui atteint aujourd’hui quasiment le monde entier. »

Lorsqu’on demande à Didier Roth-Bettoni, auteur notamment de L’homosexualité au cinéma (La Musardine), ce qu’il ressent en voyant une telle exposition réalisée, il réfléchit un instant puis répond:

« Cela me dit qu’on est raccroché à une histoire. Je vois les multiples pistes que nos histoires ont pu prendre. Et pour moi, ça, ça fait communauté ».

Et le journaliste de poursuivre: « Il s’agit de donner à notre communauté les outils pour se rappeler qu’elle ne naît pas chaque fois aujourd’hui. C’est un peu le prisme par lequel on passe tous, d’être toujours seul face à nous-même et face à cette espèce de vide qu’est l’homosexualité ou la transidentité. Ces outils permettent de nous ancrer et de rappeler qu’il y a des choses qui nous rassemblent. Ces choses pour moi ce sont d’abord les images. C’est ce que nous avons voulu montrer: ces images nous racontent, quelques fois contre nous, quelques fois par nous, quelques fois pour nous. C’était ça l’essentiel du propos.  »

« Champs d’amours – 100 ans de cinéma arc-en-ciel », du Du 25 juin au 28 septembre 2019 (lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi de 10h à 18h30), à l’Hôtel de ville de Paris, 5, rue Lobau, dans le IVème.

Photos: Xavier Héraud

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